Nous nous demanderons ce que les images « font » aux livres dans lesquelles elles se trouvent, au-delà de les « illustrer ». Si l'on prend le parti de considérer un livre comme un objet sémiotique global, chaque image y tient en effet la place d'un énoncé, au même titre que les éléments écrits. Elle intervient tout autant qu'eux dans le procès d'énonciation d'ensemble. Nous étudierons trois exemples : la forme graphique d'une des Fables-de-La Fontaine, dans le recueil de 1668, la fonction de la vignette qui orne la première page des Pensées-de-Pascal dans l'édition originale de 1669-1670, et l' « illustration » qui est jointe à la seconde édition d'Andromaque-de-Racine et donne à voir certains aspects essentiels de la structure de la pièce que l'écrit à lui seul dérobe à la lecture.