De manière récurrente dans ses Œuvres et dans ses Lettres, François Maynard annonce qu'il va défier la « troupe des Rafinez » qui méprise les vers nés d'une « plume provinciale » et dénonce des détracteurs désignés tour à tour sous les termes vagues de « polis du Temps », « censeurs » ou « faiseurs de lois ». Construisant ainsi une figure de censeur non officiel ou non institutionnel, parallèle à l'administration, il produit une représentation polémique du monde littéraire comme fortement polarisé entre scène parisienne et vie littéraire provinciale, en l'occurrence, « gasconne ». Pourtant, un rapide survol de la carrière littéraire de Maynard montre un auteur bien implanté dans le monde du livre parisien. Ce paradoxe nous invite à nous intéresser à la fonction de la construction de cette figure de censeur parisien. L'examen de cette figure visera à apporter des éléments à la compréhension des rapports entre cette « censure » non institutionnelle et la censure « officielle ».