On voudrait interroger la pertinence de la notion de "brouillons d'éditeur" en inventoriant les lieux et procédés où s'inscrit au sein de l'oeuvre l'intervention éditoriale, qu'on en ait conservé une empreinte manuscrite ou que l'on ne dispose que de son inscription typographique au sein de l'ouvrage une fois imprimé. On voudrait examiner comment les premières pratiques éditoriales sont imprégnées d'une culture manuscrite qui nourrit le processus d'élaboration de l'oeuvre, de son écriture à sa publication. On se demandera comment les méthodes d'analyse appliquées au "brouillon d'auteur" peuvent être transposées à la notion de "brouillon d'éditeur". On fondera cette réflexion théorique et méthodologique sur un échantillon d'éditions publiées entre 1470 et 1630, qui présentent un grand nombre de variations éditoriales, textuelles et icono-typographiques.