Libelles et police du livre dans le dernier tiers du XVIIe siècle
Pierre Bonnet  1@  
1 : IHRIM-Lyon 2
Université Lumière - Lyon II, Université Lumière - Lyon 2

Faute de pouvoir établir une topographie générale de la littérature dissidente et de ses acteurs dans le dernier tiers du XVIIe siècle, nous présentons une affaire de libelles symptomatique, l'affaire Blégny, en 1688. En cette année critique du règne – où la Ligue d'Augsbourg, les conflits entre Louis XIV et Innocent XI, la Glorieuse Révolution, portent l'« histoire critique » à son paroxysme – cette affaire offre une vue synchronique du livre interdit, dans toutes ses dimensions : politique (l'Entretien entre Mahomet et Colbert), religieuse (la Justification de la bulle du pape) et galante (le Grand Alcandre). L'impossibilité pour les autorités d'identifier clairement les sources auctoriales et éditoriales des textes, leurs modes éclatés de production et de diffusion diluent les responsabilités, révèlent une véritable sociabilité du livre interdit et une volonté des acteurs d'explorer sans limite ses trois dimensions, séditieuse, hétérodoxe et licencieuse.


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