On peut diviser l'Europe du XVIIe siècle entre pays d'Inquisition catholique et autres. Les premiers disposent d'un instrument, l'Index, sans cesse actualisé et dont les règles d'usage ont été fixées dans le dernier tiers du XVIe siècle.

La France de la Renaissance n'a ni établi l'Inquisition ni enregistré les décrets tridentins, notamment en matière de livres. Des usages des Index inquisitoriaux y sont pourtant établis. La présente intervention porte sur les questions de la circulation de ces Index d'origine plurielle (Pays-Bas, Italie, Espagne et Portugal), de leur(s) usage(s), et de la production de ce genre de catalogues dans la France du XVIIe siècle. Elle vise ainsi à décrire les figures de ce que l'on peut considérer comme un transfert des technologies de contrôle, ses canaux, et évaluer son impact sur le marché du livre, éventuellement en faisant appel à la méthode d'analyse de la microcensure (expurgation et correction des textes).