Les recueils de prologues de Bruscambille, farceur de l'Hôtel de Bourgogne, sont édités dans le premier tiers du XVIIᵉ siècle, alors que l'essor de la publication imprimée du théâtre en est encore à ses prémices et avant que ce genre n'occupe une place éminente. Véritables succès de librairie, on peut s'interroger sur la nature de ces discours imprimés initialement affiliés à la scène et examiner ce que leur réussite nous dit des modes de diffusion et de consommation de l'imprimé, et plus spécifiquement du théâtre imprimé. Le lien problématique qui unit ces ouvrages au genre dramatique transparaît lorsqu'on compare ces écrits aux comédies publiées à la même période, autour de 1610-1615. La matérialité des exemplaires, le caractère non spécialiste des éditeurs ainsi que la forme du recueil semblent éloigner ces discours introductifs du modèle du théâtre imprimé sans permettre pour autant les rattacher à celui d'une littérature dite « facétieuse ».