Au cours du dernier tiers du XVIIe siècle, la politique de contrôle des professions du livre instaurée par Colbert a une influence directe sur la représentation féminine dans le métier. On a pu ainsi montrer que la proportion de veuves de maîtres augmente alors significativement dans la capitale. Si le phénomène est connu, ses conséquences concrètes sur l'organisation du travail, sur la nature de la production imprimée ou sur le degré et le mode d'implication des femmes dans les ateliers le sont beaucoup moins.

Ma contribution se propose donc d'étudier la petite cohorte d'imprimeuses parisiennes placées alors à la tête des entreprises. Dans quelles conditions ces veuves exercent-elles leurs responsabilités, à quels types de travaux se consacrent-elles, quelles relations entretiennent-elles avec leur personnel et avec leurs confrères, quels savoirs intellectuels et techniques maîtrisent-elles ?