Les humanités numériques ont rendu possible une macrolecture jadis impossible. Or, au-delà de l'association entre les HN et la recherche plein texte, on peut imaginer d'autres manières de procéder, qui passeraient à tort pour moins « numériques ». Je présenterai mon projet en cours pour débattre de son statut numérique.

Ce projet vise à créer une histoire du roman qui se passera de l'analyse herméneutique de textes réputés majeurs : une histoire sans auteurs et sans écoles, procédant par l'examen formel de plus d'un millier de textes de 1601 à 1830. Je classe et je répertorie « à la main » sur les pas de beaucoup de bibliographes « analogues » (Frautschi, Mylne et Martin pour le second dix-huitième siècle, Frank Greiner pour le roman baroque). Sur ces données, j'établis des graphiques et commente les évolutions.

Est-ce là un projet spécifiquement numérique, puisque j'aurais pu l'entreprendre il y a trente ans ou plus avec un bon fichier ? C'est la question qui retiendra mon attention.